Des violences inter-communautaires ont fait plusieurs dizaines de morts ces derniers jours dans la région contestée d’Abyei, à la frontière entre le Soudan et le Soudan du Sud. Les violences qui ont opposé des membres de la communauté Ngok Dinka, une ethnie du Sud, et des éleveurs Misseyira, des nomades arabophones qui viennent du Nord à la recherche de pâturage. La région d’Abyei, riche en pétrole, est revendiquée par Juba et Khartoum.
Selon les Nations unies, cette nouvelle flambée de violence a démarré le mois dernier avec deux attaques sur les villages d’Anet et d’Agok au sud d’Abyei.
Des éleveurs Misseriya auraient lancé l’assaut – selon les autorités locales – détruisant le grand marché d’Anet et des dizaines d’habitations à Agok.
Les violences se sont ensuite répandues dans plusieurs villages aux alentours et ont dégénéré le week-end dernier avec la mort d’une trentaine de personnes au nord-ouest de la ville d’Abyei.
Les tensions entre nomades Misseriya et Ngok Dinka sont anciennes et motivées par des conflits territoriaux, d’accès à l’eau et aux pâturages. Mais selon un analyste de la région, ces violences ont été exacerbées par l’absence de statut d’Abyei.
La région, riche en eau et en pétrole, est revendiquée depuis plusieurs décennies par le Soudan et le Soudan du Sud. L’accord de paix entre les deux pays, il y a plus de 15 ans, n’a pas réussi à trancher, et la région a été placée sous protection des Nations unies.
Les Ngok Dinka veulent être rattachés à Juba et les Misseriyas à Khartoum. Selon ce même analyste, avec la chute d’Omar el-Béchir au Soudan et la guerre civile au Soudan du Sud, les problèmes d’Abyei ont tout simplement été oubliés. (rfi.fr)