La Banque africaine de développement va apporter plus de 3,5 millions de dollars pour soutenir un projet de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest visant à encourager la production locale de produits de santé.
« Accélérer les efforts pour assurer un niveau minimum d’approvisionnement en produits de santé. » Là est l’urgence pour Lamin Barrow, le directeur Nigeria de la Banque africaine de développement (BAD), lors de la signature, le 25 mars, d’un accord entre la banque panafricaine et la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao).
Selon les termes de cet accord, il est prévu un coup de pouce de la BAD, à hauteur de 3,56 millions de dollars, à un projet de développement de l’industrie pharmaceutique lancé par la Cedeao. Ce financement, un don octroyé par le guichet concessionnel de la banque, est combiné à une contribution de 600 000 dollars de la Commission de la Cedeao pour un projet d’un montant global de 3,77 millions de dollars.
Après que la crise du Covid-19 a exposé la fragilité des systèmes de santé africains et provoqué des perturbations importantes au niveau des chaînes d’approvisionnement, l’organisation ouest-africaine entend encourager l’essor de l’industrie pharmaceutique régionale.
Franchise et formation
Le projet veut notamment agir sur le volet réglementaire en poussant à la mise en application d’une franchise de droits de douane (intervenant dans le cadre du tarif extérieur commun de la Cedeao) sur les matières premières pharmaceutiques, les emballages et produits finis. Un moyen de faciliter les échanges intracommunautaires. En complément, il est aussi prévu de financer des programmes d’assistance technique et de renforcement des capacités des autorités régionales de réglementation des médicaments.
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L’autre volet d’action concerne l’amélioration de la compétitivité du secteur avec un renforcement des moyens de contrôle du respect des normes de qualité via un soutien apporté aux institutions de formation et aux laboratoires régionaux. Des objectifs qui vont de pair avec l’opérationnalisation de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf), qui, souligne la BAD, « renforcera l’intégration et le commerce intra-africains, stimulant ainsi les marchés régionaux ».
Fin janvier, le président de la BAD, Akinwumi Adesina, a annoncé la mobilisation de trois milliards de dollars pour soutenir l’industrie pharmaceutique africaine sur les dix prochaines années. La banque veut contribuer « à développer les capacités de production locales afin d’augmenter la part de marché de la valeur de la production pharmaceutique africaine (locale et régionale) à 45-55 % d’ici à 2030 », a précisé Solomon Quaynor, le vice-président de la banque chargé du secteur privé, de l’infrastructure et de l’industrialisation. (Jeune Afrique)