Deux semaines après sa nomination au Ministère des Eaux et Forêts, Monsieur Laurent Tchagba est allé au contact des agents de la Société de développement des forêts. Le discours qu’il a adressé, à cette occasion, était plein d’espoirs pour les 5.000 employés – dont 3.000 paramilitaires et 2.000 fonctionnaires – que compte cette structure sous tutelle.
Laurent Tchagba, le bon choix du Président Ouattara…
De l’hydraulique aux Eaux et Forêts, la ligne de démarcation est presqu’invisible. Tant ces deux ministères se rejoignent presque dans les textes qui régissent leurs cahiers des charges. La démonstration faite par le Ministre Tchagba lors de la passation de charges illustre bien que le président de la République ne s’est pas trompé sur son choix.
« (…) Le président m’a dit qu’il était inquiet. Parce qu’à l’indépendance de la Côte d’Ivoire, nous avions 16 millions d’hectares de forêts. Aujourd’hui, nous nous retrouvons à, à peine, 3 millions », a confié le nouveau Ministre.
A ces inquiétudes du Président Ouattara, le ministre a dit ceci : « les Eaux et forêts doivent garantir à la Côte d’Ivoire, de l’eau en quantité et en qualité pour servir tous les usages ». Parce que : « les Eaux et Forêts doivent faire ce qu’il faut pour en donner à l’hydraulique humaine. Ce que j’ai fait pendant 4 ans. Ensuite pour en disposer suffisamment en quantité et en qualité pour en donner à l’hydraulique agricole. Ensuite pour en disposer suffisamment en quantité et en qualité pour en donner à l’hydraulique pastorale. Ensuite pour en disposer suffisamment en quantité et en qualité pour en donner à l’hydro-électricité. Ensuite pour en disposer suffisamment en quantité et en qualité pour en donner à la pisciculture, à l’industrie. (…) Toute cette eau vient de la pluie. Sans elle, la Côte d’Ivoire ne pourra pas disposer d’autant d’eaux pour satisfaire tous les usages », a-t-il révélé.
Le Ministre Tchaga a aussi rappelé à l’auditoire que les pluies sont engendrées par la forêt. « La forêt crée micro-climat avec la chaleur pour créer l’évapotranspiration. Celle-ci part en condensation pour créer, à son tour, la pluie. Cette pluie descend dans les rivières pour alimenter les nappes et c’est ce qui est utilisée pour tous les usages », a-t-il expliqué.
Selon le ministre, si la forêt venait à disparaitre, la Côte d’Ivoire deviendrait un pays sahélien. Ainsi, la disponibilité en eaux serait difficile et les populations seraient en danger.
Après avoir remercié profondément et sans démagogie, le Président Ouattara et le Premier ministre Achi Patrick pour sa (re)nomination, il a confié à la Sodefor qu’il a l’habitude « d’être dans le rassemblement avec mes collaborateurs et tous ceux que je côtoie à bâtir la Nation ivoirienne ».
Face au Président du Conseil d’administration, au Directeur général et à l’ensemble des agents, Monsieur Tchagba a fait cette mise en garde : « (…) Si on ne redore pas le blason de la Sodefor à qui on a confié la responsabilité opérationnelle de sauver la forêt pour que la Côte d’Ivoire ne soit pas un pays sahélien et pour que nous ayons suffisamment de pluie pour satisfaire tous les usages, nous courons à la catastrophe (…) »
Quant aux missions qui leur sont assignées, son rappel n’a pas été de trop. « Nous avons pour mission de faire en sorte que le Président Ouattara et le peuple ne soient pas inquiets. Nous devons travailler avec acharnement, avec organisation, avec le rassemblement des uns et des autres, avec la mobilisation des synergies pour mobiliser des ressources et faire en sorte que les bonnes stratégies soient exécutées pour atteindre nos objectifs », a-t-il renchéri.
Le ministre Tchagba a même donné la cadence en ces termes : « Nous allons augmenter la vitesse pour atteindre rapidement les objectifs. L’objectif immédiat est d’atteindre un couvert végétal de 20%. (…) Nous sommes capables de le faire parce que la Côte d’Ivoire a la chance d’avoir des milliers de personnes en charge de la question de la forêt ».
« JE FERAI EN SORTE QUE VOUS NE SOYEZ PAS MALHEUREUX »
Les partenaires, les professionnels et les industries forestières ne sont pas en reste dans le programme d’amélioration des conditions de travail du nouveau patron du ministère des Eaux et Forêts. Ils seront impliqués et traités comme il se doit dans le cadre du développement des forêts ivoiriennes
Par-dessus tout, le Ministre Tchagba entend mobiliser des ressources pour que le personnel puisse vivre et travailler correctement. « Je ferai en sorte que vous ne soyez pas malheureux. (…) Un chef de village, quand on le choisi, ce n’est pas pour que sa population soit en difficulté. Ce n’est pas pour que sa population souffre. Je suis ministre des Eaux et Forêts, je voudrais dire à mes 5.000 agents que vous ne souffrirai pas. Je travaillerai avec tous les cadres de sorte que ce qui doit être fait pour le social, soit fait. Ce qui doit être fait pour le travail soit fait. Pour qu’ensemble nous puissions apaiser les inquiétudes de Président et des populations ».
Des séances de travail techniques et les matrix d’actions qui doivent en découler pour travailler efficacité contre la désertification ont été remis à l’ordre et au goût du jour.
Narcis’K.
