Accueil ALERTE Génocide au RWANDA. Le fugitif Protais Mpiranya est mort en 2006

Génocide au RWANDA. Le fugitif Protais Mpiranya est mort en 2006

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This undated handout combination of pictures released by The United Nations - International Residual Mechanism for Criminal Tribunals (MICT) shows : Protais Mpiranya who commanded the guard of Rwanda's former president Juvenal Habyarimana at an undisclosed location. - On the run since 2000, Protais Mpiranya has been on the run since the arrest of Felicien Kabuga, the Rwandan fugitive most wanted by the justice system for his alleged involvement in the 1994 genocide, when he commanded the very powerful presidential guard. (Photo by MICT / AFP) / RESTRICTED TO EDITORIAL USE - MANDATORY CREDIT "AFP PHOTO/ UNITED NATIONS/ INTERNATIONAL RESIDUAL MECHANISM FOR CRIMINAL TRIBUNALS (MICT)" - NO MARKETING - NO ADVERTISING CAMPAIGNS - DISTRIBUTED AS A SERVICE TO CLIENTS

Protais Mpiranya était l’un des principaux génocidaires rwandais. Sa mort a été révélée jeudi 12 mai par les procureurs de l’Organisation des Nations unies qui enquêtent sur les derniers responsables du génocide rwandais. Ce « Mécanisme » traque les derniers fugitifs inculpés par le Tribunal pénal international pour le Rwanda. Depuis l’arrestation de Félicien Kabuga, en France, il y a deux ans, Protais Mpiranya était le plus important des anciens génocidaires toujours introuvables.

Le fugitif le plus recherché par la justice pour son rôle dans le génocide des Tutsis au Rwanda en 1994, est décédé en 2006, il y a plus de quinze ans, en toute tranquillité, au Zimbabwe. Sa présence dans le pays, puis sa mort ont été « délibérément dissimulées » grâce « aux efforts concertés de sa famille et de ses associés » indique le communiqué des procureurs de l’ONU.

Les procureurs ont malgré tout, au terme d’une longue enquête soutenue par le Rwanda et par de nombreux pays à travers le monde, pu localiser sa dépouille à Harare. Le décès avait été soigneusement caché par ses proches.  L’analyse ADN confirme la mort de Protais Mpiranya le 5 octobre 2006. 

Protais Mpiranya est l’un des principaux responsables du génocide rwandais : ancien chef de la Garde présidentielle, il avait notamment ordonné, selon l’acte d’accusation du Tribunal pénal international pour le Rwanda, l’assassinat de l’ancienne Premier ministre rwandaise, Agathe Uwilingiyimana, une Hutu modérée. Son corps profané et dénudé avait ensuite été exposé en pleine rue. Protais Mpiranya avait également été inculpé pour le meurtre du président de la Cour constitutionnelle, de deux ministres ou encore de dix Casques bleus belges.

Du Cameroun jusqu’au Zimbabwe

Dès sa fuite du Rwanda en 1994, il avait régulièrement changé d’identité dans ses exils successifs, explique notre correspondante à La Haye, Stéphanie Maupas. Au Cameroun d’abord, puis à Centrafrique et au Zaïre (maintenant la République démocratique du Congo). Dans ce pays, il combat ensuite aux côtés de l’armée congolaise, contre des rebelles soutenus par la nouvelle armée rwandaise.

C’est dans une RDC en proie à la guerre qu’il tisse des liens avec des officiers supérieurs du Zimbabwe vers 1998. Ils vont loyalement le protéger dans sa fuite pendant des années. Il combat au sein des FDLR, groupe armé composé en partie d’anciens génocidaires, et accusé d’exploiter les minerais de l’Est congolais. Des révélations faites par l’organisation African Rights, et par la presse rwandaise et zimbabwéenne. À la tête de la brigade Horizon, il change alors de nom et se fera appeler « Commandant Alain ».

Il avait été inculpé en 2000 par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) notamment de génocide, complicité de génocide, crimes contre l’humanité et crimes de guerre. Il disparait alors presque complètement des radars. Selon un rapport du procureur, « ses dernières années furent marquées par l’angoisse et la peur d’être découvert et d’être jugé pour ses crimes ». Protais Mpiranya aura donc réussi à échapper à la justice, jusqu’à la fin de sa vie. Le mécanisme onusien continue de traquer les cinq derniers fugitifs toujours sur sa liste. (rfi.fr)

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