Outre les malversations financières présumées à la Société des hydrocarbures du Tchad qui alimentent depuis quelques jours les débats publics, de nombreux tchadiens accusent le Conseil militaire de transition de mauvaise gestion des différentes ressources de l’Etat. Il s’agit notamment des nominations jugées pléthoriques, des achats de conscience des leaders de l’opposition politique et armée ou encore de la société civile.
Pour l’activiste des droits humains, Jean-Bosco Manga, tout cela ne présage pas d’un lendemain meilleur pour le Tchad.
« D’un côté, il y a des gens qui sont en train de s’enrichir et de profiter de la transition et de l’autre côté, il y a des Tchadiens qui vont moisir dans les mois à venir. Vous imaginez que maintenant, il n’y a même pas d’argent pour payer les salaires des fonctionnaires. Le Tchad a dû recourir à la France pour obtenir une trentaine de milliards pour payer les salaires du mois de juin. Mais qu’est-ce que le Tchad fera pour les autres mois à venir ? » s’interroge l’activiste.
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Une question de confiance
Des inquiétudes que partage également l’opposant Succès Masra, président du parti Les Transformateurs. L’opposant appelle à un remaniement de l’actuelle équipe de transition, qui dit-il, n’inspire plus confiance aux Tchadiens.
« La mal gouvernance n’a pas encore eu sa période de transition. Et donc tout ça doit changer. Pour la suite de la transition, j’en appelle à un changement d’équipe. Un gouvernement incapable de maîtriser les ressources du pays peut-il rester ? Des hauts cadres de la République qui se livrent à un pillage systématique des ressources de notre pays peuvent-ils continuer à rester en place ? Ils veulent enfoncer notre pays et le temps est compté. Il nous reste trois mois et demi de transition » rappelle Succès Masra.
La Deutsche Welle a tenté en vain d’avoir la réaction du ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement tchadien Aberamane Koulamallah. (dw.com)