À un peu plus d’un mois des élections, la commission kényane des droits humains appelle à une campagne politique paisible et respectueuse du droit. Car la possibilité de violences autour du scrutin inquiète dans un pays où les tensions post-électorales sont récurrentes. La population garde notamment en mémoire les événements qui ont suivi le scrutin de 2007 quand plus de 1 000 personnes avaient été tuées.
L’autorité publique indépendante a annoncé déployer 150 agents de terrain pour s’assurer du respect de la loi pendant la campagne, puis lors du scrutin. Dans un communiqué, elle liste plusieurs inquiétudes liées au contexte électoral actuel.
Premier point de préoccupation pour la Commission nationale des droits humains au Kenya : une insécurité dans le nord du pays et autour de la vallée du Rift qui se traduit par une prolifération d’actes de violences. Trois personnes ont notamment été tuées depuis février, en lien avec les élections d’après l’autorité publique indépendante.
Le communiqué dénonce aussi des tentatives d’intimidation à l’égard des femmes candidates, que ce soit en ligne ou à travers des agressions physiques. Certaines institutions indépendantes, comme la Commission électorale (IEBC), sont également la cible de menaces. De quoi inquiéter alors qu’en 2017, le responsable informatique de cette institution avait été assassiné quelques jours avant le scrutin.
Enfin, plusieurs manquements au code électoral sont pointés du doigt. Des tentatives d’influencer le vote notamment, à travers la distribution de goodies, d’argent ou de nourriture. Ou encore le détournement de ressources publiques pour faire campagne, des voitures de fonction ou des fonds gouvernementaux par exemple.
Ce climat politique inquiète la commission. L’insécurité risque notamment de freiner certains à faire campagne, ou même à se rendre dans les urnes. Jeudi, la colistière de Raila Odinga, Martha Karua, a essuyé des tirs de gaz lacrymogènes lors d’un meeting politique.
La police se mobilise aussi en vue des élections, rapporte la presse kényane. Les policiers ne sont plus autorisés à prendre des vacances à partir du 1er juillet jusqu’au scrutin et ceux en congés doivent revenir dès le 4 juillet. (rfi.fr)