Une délégation de la Fondation Roche a effectué une visite de travail, ce mardi 2 août, à l’Université de l’Atlantique (UA), sise à Cocody-2 Plateaux, pour s’enquérir des nouvelles des techniciens de laboratoire spécialisés en Anathomocythopathologie qui postulent au sein de l’Institut de formation des professionnels de la santé (IFPS) pour une Licence professionnelle à ses frais depuis deux ans.
A cet effet, Mme Mabeh Fang, Directrice politique de santé et relations publiques, et M. Julien Kakou, Responsable de partenariat secteur privé et innovation, ont longuement discuté avec M. Boubacar Mané, Président de l’UA, avant de rencontrer les bénéficiaires des bourses de formation de ladite Fondation.
Pour la petite histoire, l’état de délabrement des établissements sanitaires dû aux multiples crises socio-politiques de 2000 à 2011, et l’incapacité de l’Institut national de formation des agents de santé (INFAS) à former suffisamment de techniciens de laboratoires a poussé la Fondation Roche à se tourner vers des universités privées pour résoudre cette équation.
Dès lors, il est question pour la Fondation suisse de multiplier le nombre d’agents de santé spécialisés en Anathomocythopathologie en vue de soutenir le Ministère de tutelle, le gouvernement ivoirien et surtout la communauté face aux 17 000 cas de cancer détectés chaque année pour les deux laboratoires publics existants.
« Au niveau du laboratoire du Chu de Cocody, par exemple, il y avait des journaliers qui n’avaient pas de diplôme mais qui exerçaient. (…) Ils avaient une parfaite connaissance en tant que techniciens de laboratoire, faisaient un super boulot et s’ils devaient partir du jour au lendemain, ce serait une grosse perte pour le système tout entier. Il fallait donc mettre un programme de formation spécialisée en Anathomocythopathologie sur pied pour qu’ils aient des diplômes afin de pouvoir se projeter dans leur carrière », se souvient M. Julien Kakou.
A la base, ce programme de formation a été pensé pour les agents de santé de l’Afrique subsaharienne. En 2018, sur plus de 600 établissements d’enseignement supérieur privés en Côte d’Ivoire, le seul autorisé à dispenser de formation diplômante dans le secteur de la santé, et désormais enAnathomocythopathologie,est l’Université de l’Atlantique dont le Professeur Diomandé qui en est le garant scientifique.
La prise de contact est donc établie avec le Président-fondateur de l’UA, feu le Pr Aliou Mané et la première promotion, composée de six étudiants, commence la formation de trois ans avec une Licence professionnelle en ligne de mire. « C’est ainsi que nous avons eu les six premiers étudiants que nous avons mis à la disposition de l’UA pour la formation, la première année et huit autres l’année suivante. En initiant ce projet, l’ambition était de sauver le système sanitaire et la Fondation Roche a été sensible à cela », poursuit-il, visiblement satisfait aujourd’hui.
Pour les quatorze futurs titulaires de la Licence Professionnelle, « tout va bien ! », selon eux-mêmes, malgré quelques petites inquiétudes relatives à leur insertion future au sein de la Fonction publique. Comme élément de réponse à cette préoccupation, le Président Mané s’est voulu rassurant : « Pour travailler dans les hôpitaux publics, il faut être bien formés et diplômés de surcroît. N’est-ce pas ce que nous faisons ici ? Croyez-moi, le secteur public a besoin de vous ! Il faut donc créer le cadre pour que les étudiants du privé, bien formés, puissent exercer dans les services publics au niveau national, régional, voire international. L’UA, grâce à des certifications professionnelles de référence, va leur donner tout le potentiel nécessaire pour convaincre ».
M. Julien Kakou, quant à lui, a l’assurance qu’il existera de nombreux laboratoires privés qui pourront également les employer dans les années à venir. « Vous êtes en avance sur le temps », a-t-il conclu.
Narcis’Kouassi