Au Kenya, l’annonce de la victoire de William Ruto à l’élection présidentielle a engendré de vives tensions au sein même de la Commission électorale indépendante (IEBC). Si celle-ci confirme une bonne marche du processus, elle s’inquiète de la désolidarisation de certains commissaires.
« Le Groupe d’observation des élections note que le système de transmission des résultats a fonctionné bien mieux que prévu, avec une publication de plus de 99 % des formulaires 34a et 34b sur le portail web de la Commission électorale. Cependant, nous sommes extrêmement préoccupés par le chaos qui a éclaté au centre national de pointage de Bomas ainsi que par la division au sein même de la Commission qui a conduit certains commissaires à quitter le processus de pointage et à publier leur propre déclaration avant l’annonce des résultats officiels« , a déclaré Anne Ireri, la présidente de la plateforme d’observation émanant de la société civile kenyane (ELOG).
Ce sont au total quatre des sept membres de l’organe indépendant qui ont rejeté les résultats de l’élection présidentielle. Ce coup de théâtre risque de faire couler encore beaucoup d’encre.
« Le fait que certains commissaires n’aient pas été présents et ne soient pas d’accord avec le résultat sera l’affaire d’une bataille juridique en soi, mais pour ce qui est du président de la Commission, il était au bon endroit pour se prononcer. Il a fait son devoir constitutionnel en annonçant le résultat« , a ajouté un autre membre de l’ELOG.
Les commissaires réfractaires, dont la vice-présidente de la Commission, se sont eux aussi exprimés lundi, argumentant leur décision par « le caractère opaque » du processus de vérification des votes et affirmant « ne pas pouvoir assumer la responsabilité des résultats« . Ces derniers donnent William Ruto vainqueur, mais d’une très courte tête, avec 50,49 % des voix contre 48,85 % pour son principal rival, Raila Odinga ; « Le mystérieux« , comme on le surnomme dans sa communauté luo reste pour l’instant invisible et muet. (euronews)