Le dialogue national inclusif s’ouvre samedi 20 août dans la capitale tchadienne. Il devrait déboucher sur des élections « libres et démocratiques », affirme le pouvoir. Timan Erdimi, chef de l’UFR, un important groupe rebelle, est arrivé ce jeudi matin à N’Djamena pour y participer.
Après plusieurs reports, le forum de réconciliation va démarrer le 20 août à N’Djamena. Premier signe concret de cette marche vers le dialogue, Timan Erdimi, le chef de l’Union des forces de la résistance (UFR) – dont les colonnes, qui fondaient sur la capitale en 2019, avaient été stoppées grâce aux bombardements d’avions de l’armée française –, a atterri ce jeudi matin à l’aéroport de la ville, où l’attendaient une cinquantaine de proches. Le chef rebelle, cousin de Mahamat Idriss Déby Itno, vivait en exil au Qatar depuis une dizaine d’années. Après son offensive ratée, la justice tchadienne l’avait condamné par contumace à une peine d’emprisonnement à perpétuité.
Selon un décret signé mercredi 17 août, « le dialogue national inclusif [sera] souverain » et ses résolutions seront « exécutoires ». À son arrivée à la tête du pays, Mahamat Idriss Déby Itno, le président du Conseil militaire de transition (CMT), avait promis d’organiser une rencontre entre l’opposition et l’armée pour permettre le transfert du pouvoir aux civils et des élections. Le dialogue qui s’ouvrira samedi doit déboucher sur des élections « libres et démocratiques », ont promis les autorités tchadiennes.
Ni Succès Masra ni Wakit Tamma
Samedi, quelque 1 400 délégués, membres de syndicats, de partis et du CMT, vont se réunir pendant trois semaines pour discuter de la réforme des institutions et d’une nouvelle Constitution, qui sera ensuite soumise à référendum. Une quarantaine de groupes rebelles, dont certains ont mené des offensives jusqu’aux portes du palais présidentiel, participeront également à l’événement, après avoir signé, le 8 août, au terme de cinq mois de négociations parfois houleuses, un accord de paix avec la junte à Doha.
Mais deux des principaux groupes rebelles, dont le Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (FACT), à l’origine de l’attaque qui avait coûté la vie en avril 2021 à Idriss Déby Itno, ont refusé de signer cet accord. Wakit Tamma, une coalition de partis d’opposition et de membres de la société civile, a également refusé de prendre part au dialogue, accusant la junte de perpétrer des « violations de droits humains ». « Il aurait fallu consacrer le caractère souverain du dialogue dans la charte de transition, car un décret est annulable à tout moment par une volonté unilatérale », a dénoncé Succès Masra, président des Transformateurs, parti membre de Wakit Tamma. (Jeune Afrique)