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Haiti, un pays en état de crise

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Avec 60% de sa population vivant avec moins de deux dollars par jour, Haïti est considéré comme un pays pauvre. Un pays dans lequel l’annonce en septembre d’une hausse du prix de l’essence a entraîné des émeutes, des pillages et des manifestations contre le Premier ministre Ariel Henry, dans un contexte de catastrophe humanitaire aggravée par la criminalité.

L’insécurité, le chômage, la faim… la liste des maux qui minent la société haïtienne est longue et le bout du tunnel semble encore loin.La situation est telle que dans son dernier rapport publié le vendredi 14 octobre sur le pays, le Programme alimentaire mondial (Pam) n’a pas hésité à parler d’une catastrophe humanitaire.

Le directeur du Pam pour Haïti, Jean-Martin Bauer, insiste sur les difficultés des populations qui n’ont pas assez à manger. »Depuis des années, les indicateurs de sécurité alimentaire se dégradent en Haïti (…) et cette année nous sommes encore dans une crise alimentaire. Les chocs n’en finissent pas et ces chocs fragilisent la population urbaine comme rurale » précise-t-il avant de signaler que « 20 % des enfants à Cité Soleil sont en situation de malnutrition aiguë » et il ont besoin d’être pris en charge.

Selon toujours Jean-Martin Bauer « si on arrive à une situation où on a classifié en IPC5, donc en catastrophe, une partie de la population, cela veut dire que la situation se dégrade très vite, qu’il y a un risque immédiat et qu’il faut pouvoir agir en urgence en faveur des populations haïtiennes. »

Une situation catastrophique

Et c’est surtout la situation à Cité Soleil, l’un des plus grands bidonvilles de Port-au-Prince, qui préoccupe. Non seulement le degré d’insécurité alimentaire y est élevé mais les habitants doivent également faire face à la violence des gangs.

A l’insécurité et la faim s’ajoute aussi la maladie. Les Nations unies ont mis en garde contre une possible explosion des cas de choléra dans le pays.

A Cité Soleil, c’est dans une clinique gérée par Médecins Sans Frontières que certaines personnes présentant des symptômes du choléra reçoivent un traitement. Nadia, une habitante de Port au Prince, y a emmené son enfant.

 » …J’ai vu mon enfant vomir, il avait la diarrhée, ce qui m’a obligé à l’emmener dans un centre près de chez moi. Mais il n’y avait pas de médecin pour le soigner. Ce sont les gens de Médecin Sans Frontières qui nous ont amenés dans ce centre pour prodiguer les soins nécessaires. Heureusement, la santé de mon enfant s’est améliorée. La principale raison de l’augmentation de l’épidémie de choléra dans mon quartier est que nous n’avons pas d’eau potable et que nous vivons dans une situation précaire » explique Nadia.

L’accès à une eau potable, c’est l’autre grand problème en Haïti.

L’aide s’organise

L’Onu a appelé à la création d’un corridor humanitaire pour débloquer le principal terminal d’importation de carburant du pays, afin de rétablir les services et de rendre l’eau potable disponible.

En attendant, le Pam assure faire de son mieux pour soulager la population. Jean-Martin Bauer précise que « l’assistance pour la réponse au choléra commence par s’organiser » avant de souligner que le Pam apporte notamment une assistance en termes de logistique pour transporter le matériel d’un endroit à l’autre du pays, ceci alors que « les grandes artères qui quittent Port-au-Prince sont contrôlés par les gangs ».

L’instabilité politique, la violence des bandes criminelles, le choléra, l’inflation élevée… autant de facteurs qui constituent des freins à une lutte efficace contre la pauvreté et au développement d’Haïti. (dw.com/AFP)

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