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Cameroun : la soif de changement après les 40 années de Paul Biya

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Petit, Biya président, c’était comme un roi pour moi. En grandissant j’ai découvert le principe des élections », explique Paul Bopda, 18 ans.

Le président camerounais totalise ce 6 novembre 40 ans au pouvoir. Des camerounais expriment de plus en plus leur soif d’une nouvelle expérience au sommet de leur Etat.

Dans les rues de Douala, la deuxième ville camerounaise les habitants vaquent à leurs occupations quotidiennes. Une journée normale pourrait-on dire alors que ce dimanche Paul Biya souffle sa 40 e bougie au pouvoir.

Deuxième au hit-parade de longévité au pouvoir, au monde derrière l’équato-guinéen Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, 43 ans, hors monarchie. Un non-évènement pour des camerounais qui peinent à joindre les deux bouts de la journée .

 » Après 40 ans si rien n’a changé… Ca va de mal . Avec encore la vie qui devient au fur et à mesure chère, l’espoir disparait. On n’a pas l’espoir de vivre dans le pays ici. », raconte Muriel Ewane, une commerçante. 

Des Camerounais rêvent d’un nouveau visage au sommet de leur Etat après les quatre décennies de règne sans partage de Paul Biya. Une soif exprimée notamment par ceux qui n’ont connu que le successeur d’Ahamadou Hajidjo comme président. « Moi, je suis né en 1988 je n’ai que connu son Excellence Biya au pouvoir. Et j’aimerais connaître un autre président. Pour moi c’est important. Je ne fais pas la politique mais je veux voir au moins une autre personne gouverner. »

La longévité au pouvoir peut aussi s’avérer gage de stabilité, « surtout quand on compare notre situation à celle des pays limitrophes », le Nigeria, le Tchad, la Centrafrique… note une démographe de 37 ans, au ministère de la Planification, invoquant son « devoir de réserve » pour garder l’anonymat.

Sur le campus de l’université de Yaoundé, Durand Djomou, étudiant en biologie de 19 ans, ne parvient même pas à imaginer l’avenir sans Paul Biya. « Ce qui est sûr, c’est qu’avec une autre personne, on ne sait pas ce qui pourrait se passer et ça pourrait être encore pire », lâche-t-il.

Mais face à la menace djihadiste dans l’extrême-nord et les indépendantistes armés dans l’ouest peuplé par la minorité anglophone, la bataille contre le repli identitaire est jugée prioritaire par beaucoup.

« Il y a d’abord le tribalisme, le racisme qu’il faut d’abord qu’on abat dans ce pays. Parce que tant qu’on n’abat pas ça – même si la jeunesse reprend le pouvoir – ça serait toujours la même chose. », expliqueMichel Tsefack, ingénieur mécanique.

Le Sphinx, 89 ans, à la santé en berne, malgré sa longévité au pouvoir, compte encore de nombreux soutiens parmi les 25 millions d’habitants de son pays, dont 8 millions vivent dans la pauvreté. (Africanews)

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