Une série de contrats de près de 28 milliards d’euros dans les domaines de l’énergie ou encore de la pétrochimie ont été signés jeudi entre la Chine et l’Arabie saoudite pendant la visite de Xi Jinping à Ryad. Le président chinois a assuré vouloir consolider « un partenariat stratégique global » avec le royaume pétrolier.
La Chine renforce ses liens économiques avec l’Arabie saoudite. Des contrats chiffrés en milliards d’euros ont été signés jeudi 8 décembre entre les deux pays à Ryad, au deuxième jour de la visite du président chinois Xi Jinping dans cette monarchie pétrolière du Golfe.
Cette visite de trois jours à forts enjeux géopolitiques a été critiquée par les États-Unis, partenaires traditionnels du royaume saoudien, qui a entrepris ces dernières années d’élargir ses relations économiques et politiques.
La série d’accords, au nombre d’une vingtaine, d’une valeur de plus de 110 milliards de riyals saoudiens (27,8 milliards d’euros), a commencé à être signée dans la journée, selon les médias d’État saoudiens.
Arrivé mercredi à Ryad, le président chinois s’est entretenu avec le prince héritier et dirigeant de facto d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, au palais royal de Ryad. Il y a également rencontré le roi Salmane, âgé de 86 ans et malade.
« Je suis très heureux de visiter de nouveau l’Arabie saoudite après six ans », a déclaré Xi Jinping, à la tête de la deuxième économie mondiale, dans des propos relayés par la chaîne de télévision publique chinoise CCTV.
Selon lui, la Chine considère le royaume saoudien comme « une force importante dans un monde multipolaire » et « attache une grande importance au développement d’un partenariat stratégique global » avec ce pays.
La Chine, premier importateur de pétrole brut d’Arabie saoudite
Xi Jinping et le prince héritier ont assisté à la signature d’accords énergétiques sur l’hydrogène ainsi qu’à un autre visant à coordonner le programme saoudien de diversification économique avec l’initiative chinoise des « nouvelles routes de la soie », d’après l’agence saoudienne officielle SPA.
Les accords signés couvrent également un projet pétrochimique, le développement de logements et l’enseignement de la langue chinoise, a ajouté SPA.
Vendredi, le président chinois participera à deux sommets distincts, l’un avec les dirigeants des six États du Conseil de Coopération du Golfe riches en hydrocarbures (CCG-Arabie saoudite, Qatar, Bahreïn, Émirats arabes unis, Koweït, Oman) et l’autre avec de nombreux dirigeants arabes dont ceux du CCG.
Au premier sommet sino-arabe sont attendus notamment les chefs d’État d’Égypte et de Tunisie et les Premiers ministres d’Irak et du Maroc.
La Chine est le premier importateur de pétrole brut d’Arabie saoudite et le royaume saoudien est le premier exportateur d’or noir.
Mais le prince Mohammed voit aussi la Chine comme un partenaire potentiel dans le cadre de son ambitieux programme de réformes, visant à réduire la dépendance du royaume au pétrole.
Les entreprises chinoises pourraient ainsi se voir attribuer des contrats dans les grands projets en cours, notamment dans le domaine des technologies de surveillance, très développé en Chine.
Mercredi, des entreprises saoudiennes et chinoises ont signé 34 accords d’investissement dans les domaines de l’hydrogène vert, des technologies de l’information, du cloud computing, du transport et de la construction. Leur montant n’a pas été révélé.
Les échanges commerciaux bilatéraux ont totalisé 304 milliards de riyals saoudiens (76,9 milliards d’euros) en 2021, et 103 milliards de riyals (26 milliards d’euros) au 3e trimestre 2022, selon SPA.
Une visite critiquée par Washington
La visite « contribuera à accélérer le rythme de la coopération économique » entre Ryad et Pékin, a assuré le ministre saoudien de l’Investissement, Khaled al-Falih.
Le déplacement du président chinois n’a pas manqué de faire réagir les États-Unis, partenaire militaire stratégique des pays arabes du Golfe.
Mercredi, Washington a mis en garde contre « l’influence que la Chine veut gagner dans le monde entier », estimant qu’elle n’est de pas nature à préserver « l’ordre international ».
Les relations historiques entre les États-Unis et l’Arabie saoudite se sont tendues ces dernières années, notamment sur la question des violations des droits humains dans le royaume ultraconservateur.
Le refus de l’Arabie saoudite d’augmenter la production de pétrole pour limiter l’envolée des prix, dans le contexte de l’invasion russe de l’Ukraine en février, a également provoqué l’ire de l’administration américaine. (France24/Afp)