Le pouvoir iranien a avertit mercredi la France qu’il réagirait après la publication de dizaines de caricatures jugées « insultantes » du guide suprême iranien Ali Khamenei, publiées plus tôt dans la journée par le magazine satirique français Charlie Hebdo, à l’occasion de l’anniversaire de l’attentat meurtrier contre son bureau parisien le 7 janvier 2015.
Téhéran a averti Paris, mercredi 4 janvier, qu’il réagirait après la publication de caricatures « insultantes » du chef suprême de l’Iran, l’ayatollah Ali Khamenei, dans le magazine satirique français Charlie Hebdo.
L’hebdomadaire satirique a publié plus tôt dans la journée des dizaines de caricatures mettant en scène la plus haute personnalité religieuse et politique de la république islamique.
Il s’agit des caricatures retenues dans le cadre d’un concours lancé en décembre, alors que des manifestations se multipliaient en Iran après la mort en détention, le 16 septembre, de Mahsa Amini, une Kurde iranienne arrêtée pour avoir prétendument enfreint le code vestimentaire strict du pays pour femmes.
« L’acte insultant et indécent d’une publication française en publiant des caricatures contre l’autorité religieuse et politique ne restera pas sans réponse efficace et ferme », a déclaré le ministre iranien des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian sur Twitter.
« Nous ne permettrons pas au gouvernement français de dépasser les bornes. Il a définitivement opté pour la mauvaise voie », a-t-il ajouté.
Charlie Hebdo avait annoncé en décembre que ce « concours international pour produire des caricatures » de Khamenei visait à soutenir les « Iraniens qui se battent pour leur liberté ».
Les autorités affirment que des centaines de personnes, dont des membres des forces de sécurité, ont été tuées et des milliers d’autres ont été arrêtées dans ce qu’elles décrivent généralement comme des « émeutes ». Elles accusent des puissances étrangères et des groupes d’opposition d’attiser les troubles.
Charlie Hebdo a publié les caricatures dans une édition spéciale pour l’anniversaire de l’attentat meurtrier contre son bureau parisien, le 7 janvier 2015. Ce dernier avait été perpétré par des assaillants déclarant agir au nom d’Al-Qaïda pour venger la décision du journal de publier des caricatures du prophète Mahomet.
La publication de ces caricatures avait suscité beaucoup de colère dans les pays musulmans, et les attentats de 2015 avaient apporté une vague de soutien au magazine à travers le monde. (France24/Afp)