Accueil ALERTE « Vendredi noir », des proches de migrants disparus témoignent

« Vendredi noir », des proches de migrants disparus témoignent

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Il suffit d’ouvrir les réseaux sociaux pour se rendre compte de l’ampleur du phénomène. Des photos de jeunes hommes souriants, accompagnés des noms, des nationalités et d’un message, toujours le même : où sont-ils ?

Où sont-ils ? C’est la question que se pose l’AMDH Nador, l’Association marocaine des droits humains depuis des mois maintenant. Parmi les disparus, une majorité de Soudanais, mais aussi des Tchadiens, des Burkinabè ou des Centrafricains.

Une situation inquiétante

John, lui, est très inquiet. Il n’a plus de nouvelles de trois de ses proches. »Il y a mes amis et mon cousin qui sont venus avec moi depuis le Soudan du Sud. Nous ne savons pas s’ils sont vivants ou morts. Ils s’appellent Chul Chbat, Alai wol Alai et Wanyi Solmon Mahmoud » explique le jeune homme.

Passé à tabac par la police lors de son refoulement, ce jeune Sud-Soudanais a survécu à cette tragédie qui a fait 23 morts, d’après le bilan officiel, 37 selon l’ONG espagnole Caminando Fronteras.

« On ne peut pas oublier les évènements de Nador parce que c’était vraiment très difficile. Personne ne sait où ils sont, on sait qu’ils ne sont pas en prison. Ils ne sont pas en Algérie non plus car ils seraient revenus, c’est déjà arrivé à certains frères. Mais ces trois personnes là, nous ne savons pas du tout où elles sont  » précise-t-il.

De l’aide

Pour essayer de retrouver les personnes disparues, les migrants peuvent compter sur l’aide des associations et des citoyens engagés, comme Rodrigue. Ce Camerounais mène l’enquête de son côté.

« Quand on veut faire des recherches, on commence déjà par les communautés subsahariennes. On essaie de demander aux amis parce les migrants ne dorment pas seuls ici. Les gens peuvent donc avoir des informations. Dans un bunker de 20 personnes, s’il manque trois personnes, on va savoir qui est parti et qui est décédé » explique Rodrigue qui vit au Maroc depuis 20 ans.

Selon lui, il faut garder espoir. C’est le message qu’il transmet aux familles des victimes avec qui il est en contact.

« En prison, certaines personnes ont des peines de trois ans, dix ans… Le migrant a parfois peur de donner son nom, de peur qu’on le renvoie dans son pays. Et parfois, la famille te donne le vrai nom et quand tu le remets à un avocat, il part et demande le nom, sans présenter la photo. On va te dire là-bas que le nom que vous demandez n’est pas en prison, mais pourtant il est là  » précise-t-il.

Selon le dernier décompte de l’AMDH Nador au moins 77 personnes seraient toujours portées disparues.

Et puis des dizaines de personnes ont tenté de franchir la frontière de l’enclave espagnole de Melilla depuis la ville voisine de Nador… C’était la nuit du Nouvel an, selon l’ONG, AMDH Nador. Une information qui n’a pas été confirmée par les autorités marocaines. (dw.com)

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