Nouveaux accords, acquisitions, modernisation d’avions de chasse et nouvelles technologies militaires… Le Royaume semble en bonne voie pour renforcer son arsenal et se transformer en puissance régionale.
En effet, dans le cadre du projet de loi de finances 2023, il a été alloué 119,8 milliards de dirhams (11 milliards de dollars) au budget de la défense, ce qui représente une hausse de près de 4 milliards de dirhams (369 millions de dollars) par rapport à l’exercice précédent. Très certainement cela comprend la production nationale qui sera axée sur la production de drones, la modernisation de ses F16, tel avait déclaré le ministre délégué auprès du chef de gouvernement, chargé de l’Administration de la Défense nationale, Abdellatif Loudiyi.
Rappelons la signature de l’accord de compensation industrielle avec la compagnie américaine Boeing, qui a eu lieu il y a quelques jours, en présence de Abdeltif Loudyi, ministre délégué auprès du Chef du gouvernement, chargé de l’Administration de la Défense Nationale, en présence du Général de Corps d’Armée, Inspecteur Général des FAR et Commandant la Zone Sud, du Général de Corps d’Armée, Commandant la Gendarmerie Royale, et d’autres Hauts responsables de l’EMG des FAR ainsi que des représentants de l’ambassade des Etats-Unis d’Amérique à Rabat.
Cet accord, outre le renforcement de l’autonomie des Forces Royales Air en matière de météorologie, de fabrication et de réparation, s’inscrit dans le prolongement du programme d’acquisition de 24 hélicoptères Apache qui a été officialisé il y a trois ans, et illustre davantage la Vision Royale visant la modernisation et le renforcement des capacités opérationnelles des FAR ainsi que l’émergence d’un secteur d’industrie de défense au Maroc.
La compagnie aérienne américaine avait précisé précédemment que le pays nord-africain est le 17è pays à acquérir le Boeing AH-64 Apache via un contrat portant sur 24 des hélicoptères. Si aucune contrainte ne se présente, le premier avion sera réceptionné par Rabat en 2024, et les travaux de fabrication du dernier avion seront achevés en mars 2025.
L’Agence de coopération pour la défense et la sécurité (DSCA) avait annoncé en novembre 2020 l’autorisation de la vente au Maroc de ces hélicoptères, plus 12 avions optionnels, selon la formule des ventes militaires étrangères (FMS). Le prix estimé par les Etats-Unis pour l’acquisition de l’ensemble du lots, y compris les 12 avions sous options, soit un total de 36, plus les armes, pièces de rechange et autres articles et services connexes, est de 4,25 milliards de dollars.
Avec cette acquisition, le Maroc est devenue le deuxième pays africain à exploiter l’Apache, après l’Egypte qui avait acquis sa propre flotte en 1995. Au total, Boeing a livré près de 2.500 hélicoptères Apache à 16 pays, dont, outre les USA, les Pays-Bas, la Grèce, le Royaume-Uni, Japon, Inde, Singapour, Corée du Sud et Arabie Saoudite.
Il convient de souligner que l’AH-64 Apache est un avion d’attaque introduit dans les années 1980 et dont la portée de combat est proche de 500 kilomètres, alors qu’avec sa vitesse de croisière il peut atteindre 1.900 kilomètres. L’hélicoptère a une masse maximale au décollage de 9,5 tonnes et peut transporter et tirer, entre autres, des missiles antichars AGM-114, des roquettes Hydra 70 et des projectiles de 30 mm depuis son canon automatique M230.