Outre la nomination de Khaled ben Mohammed ben Zayed pour lui succéder, Mohammed ben Zayed a aussi annoncé avoir placé plusieurs de ses frères à des postes-clés. L’un d’entre eux, Tahnoun ben Zayed, était pressenti pour lui succéder.
Aux Émirats arabes unis, le souverain d’Abou Dhabi est traditionnellement le président de la fédération depuis que celle-ci a été fondée en 1971. De ce fait, le nouveau prince héritier, cheikh Khaled ben Mohammed ben Zayed, devrait dans le futur devenir le prochain dirigeant des Émirats. L’actuel dirigeant Mohammed ben Zayed, souvent connu sous le nom de « MBZ », avait été nommé prince héritier à la mort de son père, en novembre 2004, date à laquelle son demi-frère cheikh Khalifa était devenu à la fois président des Émirats et dirigeant d’Abou Dhabi.
Diminué par un accident vasculaire cérébral en 2014, cheikh Khalifa avait conservé ses titres officiels, mais MBZ avait alors dirigé de facto à la fois l’émirat et la fédération pendant des années. À la mort de cheikh Khalifa en mai 2022, Cheikh Mohammed ben Zayed était finalement devenu officiellement président des Émirats et dirigeant d’Abou Dhabi
Sa nomination à la tête de l’État avait suscité des spéculations sur son successeur en tant que prince héritier d’Abou Dhabi. Cheikh Khaled et Tahnoun ben Zayed, un frère de MBZ, étaient pressentis pour le rôle.
Une série de nominations
MBZ a par ailleurs nommé plusieurs de ses frères à des postes-clés. L’un d’eux, le propriétaire du club de football Manchester City, cheikh Mansour ben Zayed Al-Nahyane, 52 ans, a été nommé vice-président des Émirats arabes unis. Il exerce cette fonction conjointement avec le souverain de Dubaï et Premier ministre de la fédération, cheikh Mohammed ben Rached Al-Maktoum. Tahnoun ben Zayed, conseiller à la sécurité nationale et président du fonds souverain ADQ, a, lui, été nommé vice-souverain d’Abou Dhabi, de même que Hazza ben Zayed, un autre frère du président.
Riche pays pétrolier de quelque 10 millions d’habitants, les Émirats arabes unis connaissent ces dernières années une ascension diplomatique et militaire qui l’ont placé au cœur de la géopolitique du Moyen-Orient. Pays allié de l’Arabie saoudite et des États-Unis, ils ont ainsi été le premier pays du Golfe à normaliser en 2020 les relations avec Israël. MBZ est aussi largement considéré comme celui qui a envoyé en 2015 des troupes émiraties au Yémen, dans le cadre d’une coalition menée par l’Arabie saoudite contre les rebelles Houthis.
Considéré comme particulièrement hostile aux soulèvements populaires du Printemps arabe de 2011, MBZ peut compter sur la richesse d’Abou Dhabi, qui détient 90 % des réserves pétrolières des Émirats, pour affirmer sa puissance dans la région et afficher son soutien à certains régimes, comme celui de l’Égyptien Abdel Fattah al-Sissi. (Jeune Afrique)