La Zone de libre-échange continentale africaine (Zleca), représente une énorme opportunité pour l’Afrique, avec son marché prêt de plus de 1,4 milliard de personnes dépassant celui de l’Union européenne et de l’Asie, devrait faire de l’Afrique le continent de l’avenir. Le route reliant Casablanca au reste de l’Afrique sera essentielle au succès de la Zleca.
Lancée en janvier 2021, la Zleca engage ses signataires à supprimer les droits de douane sur 90% des marchandises, à libéraliser progressivement le commerce des services et à éliminer les autres barrières non tarifaires. Jusqu’en octobre 2022, presque tous les pays africains sont signataires ou ont ratifié l’accord.
Selon un rapport basé sur des données du Département des affaires économiques et sociales des Nations Unies (UNDESA), en termes de population, l’Afrique est déjà actuellement le double de celle de l’Europe avec plus de 2,2 milliards de personnes.
Avec une population jeune, toutes les opportunités sont du côté de l’Afrique. La population du continent africain devrait passer de 18% à 38% entre 2023 et 2100, affirme le rapport.
Le continent représente également 30% des réserves minérales mondiales, essentielles pour les technologies de demain et les énergies renouvelables.
En termes de part de marché, l’Union européenne a vu ses importations africaines chuter de près du quart depuis 2000, contrairement à la Chine qui multiplié ses importations par 5. L’Asie représente ainsi près de 42 % des exportations de l’Afrique et plus de 45 % de ses importations, devant l’Europe.
Un marché prometteur
La taille du marché de la Zleca a dépassé le marché unique de l’UE, l’accord États-Unis-Mexique-Canada (USMCA) et le marché commun du Sud (MERCOSUR) combinés, indique un rapport de la Fondation Mo Ibrahim.
Malheureusement, le commerce intercontinental reste le plus faible au niveau de l’Afrique représentant seulement 12,1% du total du commerce mondial, en dernière place, derrière l’Europe qui prend la première place avec 66,9%, suivie de l’Asie et l’Océanie avec 63,8%, et l’Amérique avec 44,4%, selon les données de 2021 de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (UNCTAD).
« La dépendance à l’égard des marchés extérieurs laisse le continent très exposé aux crises et aux chocs dans d’autres parties du monde, comme le montrent l’impact du coronavirus et la guerre russo-ukrainienne en cours », souligne la Fondation.
Selon la Commission économique pour l’Afrique des Nations Unies (UNECA), la Zleca pourrait stimuler le commerce intra-africain d’environ 40%. « En abaissant ces barrières, on espère que le commerce intra-régional augmentera et stimulera à la fois la transformation économique et augmentera la résilience aux chocs », met en avant le rapport qui fait référence notamment au transport, un facteur essentiel pour le commerce et l’échange de marchandises.
« Si la Zleca doit être un succès, ces obstacles au commerce et aux affaires doivent être éliminés », indique le document, expliquant qu’à l’exception du projet de rail reliant plusieurs capitales africaines, les réseaux de transport routier n’ont pas progressé depuis 2012 et les « installations maritimes et postales se sont également détériorées ».
Le rapport estime, à cet égard, qu’en l’absence d’infrastructure appropriées pour faciliter la circulation à l’intérieur du continent, le commerce intra-régional continuera d’être coûteux et inaccessible, quelles que soient les réductions tarifaires.
L’Afrail Express, le projet de réseau ferroviaire qui fait partie de l’AIHSRN (réseau ferroviaire continental commandé pour 2063), reliera les capitales du continent à travers trois corridors ferroviaires clés.
Le Maroc est au centre de ce système de transport puisqu’il sera le point de départ vers plusieurs destinations à travers Casablanca, la capitale économique du pays.
Ainsi le réseau qui devrait créer une liaison directe entre Cape Town en Afrique du sud à Casablanca, puis également de Casablanca au Caire en Egypte, puis une liaison entre Le Caire et Cape Town. La construction de la route de Cape Town à Casablanca devrait avoir différent points de commerces, à Windhoek en Namibie, Luanda en Angola, Lusaka en Zambie, Kinshasa en RDC, Lagos au Nigéria et Dakar au Sénégal.
Afrail Express a le potentiel de transporter plus de 600 millions de passagers payants et plus de 500 millions de colis via son service de messagerie express chaque semaine lorsqu’il est entièrement mis en service. (Hespress)