Face à l’effondrement de la production pétrolière et à la chute des prix du brut, le président nigérian Bola Tinubu lance une vaste réforme de la compagnie pétrolière nationale (NNPC). Il a limogé onze hauts responsables et nommé Ahmadu Musa Kida et Bayo Bashir Ojulari à la tête de l’entreprise.
La récente décision de Donald Trump d’imposer de nouvelles taxes douanières a fait chuter les prix du pétrole sur les marchés internationaux. Cette baisse est tombée au pire moment pour le Nigeria, dont la production pétrolière est au plus bas depuis des années.
Face à cette double crise économique et énergétique, le président Bola Ahmed Tinubu a lancé une vaste restructuration du secteur pétrolier.
Il y a une semaine, Tinubu a limogé onze hauts responsables de la Nigerian National Petroleum Corporation (NNPC), une entreprise publique souvent critiquée pour son opacité et minée par les soupçons de corruption. Il a nommé à sa tête Ahmadu Musa Kida comme président du conseil d’administration, et Bayo Bashir Ojulari comme directeur général. Ce renouvellement vise à redonner de la crédibilité à la NNPC et à redynamiser une production nationale en net recul.
Dans le même temps, le gouvernement a réaffirmé sa politique de vente du pétrole brut en naira sur le marché intérieur. Cette mesure, officialisée par le ministère des Finances le 9 avril, a pour but de renforcer le raffinage local, de réduire la dépendance aux devises étrangères, et de soutenir la sécurité énergétique du pays. L’initiative baptisée « naira contre pétrole brut » reste en vigueur, tant qu’elle sert l’intérêt public et les objectifs économiques nationaux.
Cette clarification fait aussi suite à un bras de fer entre la NNPC et le milliardaire Aliko Dangote. Ce dernier, propriétaire d’une méga-raffinerie à Lagos, avait cessé ses livraisons de carburant sur le marché nigérian après avoir été contraint de payer son brut en dollars. Résultat : les prix de l’essence ont fortement augmenté dans tout le pays ces derniers jours.
Avec cette réforme, Tinubu espère relancer la production nationale, rassurer les investisseurs et amorcer une nouvelle phase de souveraineté énergétique. Mais le succès de cette politique dépendra aussi de la coopération des acteurs privés comme Dangote, et de la capacité du gouvernement à instaurer une réelle transparence au sein de la NNPC.
