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Espagne : Sans l’aval du gouvernement, l’armée crée un groupe de travail sur la menace marocaine

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En novembre 2021, le chef des armées de l’Espagne affirmait haut et fort que le Maroc ne représente pas une «menace» pour la sécurité de son pays. Presque quatre années après ces déclarations publiques, l’amiral Calderón change son fusil d’épaule. Explications.

L’armée espagnole a récemment constitué un groupe de travail chargé d’«évaluer et proposer des réponses aux risques que posent les activités du Maroc, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’Espagne», comme l’a rapporté ce lundi le quotidien ABC. Cette initiative, exclusivement militaire, a été prise par le chef d’état-major des armées, l’amiral Teodoro Esteban López Calderón, et le groupe a déjà entamé sa mission «ces derniers jours».

Des responsables militaires espagnols, sous couvert d’anonymat, ont confié à ABC qu’il existe une «inquiétude quant à l’absence de réaction face aux actions marocaines d’influence et de collecte d’informations en matière de défense, ce qui suscite de profondes préoccupations».

La création de ce groupe ne fait cependant pas l’unanimité au sein des forces armées espagnoles. En effet, l’amiral a pris cette décision sans consulter au préalable le chef du gouvernement, Pedro Sanchez, ce qui a conduit certains militaires à qualifier cette initiative d’«erreur», précise ABC.

Le retour de Trump inquiète les militaires espagnols

Le Département de la Sécurité Nationale, directement rattaché au Premier ministre, dispose déjà d’un groupe de travail consacré au Maroc, mais ses activités seraient actuellement gelées «en raison d’une décision politique», souligne la même source.

Pour rappel, le chef du Département de la Sécurité Nationale, le général Loreto Gutiérrez Hurtado, avait déclaré que «le Maroc ne représente pas une menace pour l’Espagne». «Actuellement, dans notre stratégie de sécurité nationale, la menace marocaine n’est pas mentionnée. Nous avons des groupes de travail sur Ceuta et Melilla, au même titre que toutes les autres communautés autonomes, car c’est notre travail de défendre notre État et pour l’instant il n’y a rien de spécifique à ce sujet», avait-il affirmé le 1er juillet 2024 dans un article.

L’amiral López Calderón partageait également ce point de vue… en novembre 2021. «Le Maroc ne constitue pas une menace pour Ceuta et Melilla», avait-il assuré lors d’une conférence sur la sécurité en réponse à une question d’un député de Vox. Depuis, Pedro Sanchez a annoncé en mars 2022 son soutien au plan marocain d’autonomie pour le Sahara occidental, ancienne colonie espagnole, le qualifiant de «seule solution pour le règlement» de ce dossier.

La création de ce groupe par le chef des armées intervient trois mois après l’investiture de Donald Trump en tant que président des États-Unis. Ce retour inquiète les milieux de la droite espagnole, qui craignent que le locataire de la Maison-Blanche ne soutienne les revendications marocaines sur Ceuta et Melilla ou qu’il ne transfère vers le Maroc les militaires et navires de guerre américains, présents depuis 1953 à la base navale de Rota.

En outre, le commandement de l’armée espagnole n’a pas apprécié que le gouvernement de Pedro Sanchez l’invite à célébrer discrètement le débarquement d’Al Hoceima de 1925.

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