Plus de 90.000 personnes ont été déplacées depuis janvier dans la province yéménite de Marib, théâtre de violents combats entre les rebelles Houthis, soutenus par l’Iran, et les forces gouvernementales, appuyées par une coalition sous commandement saoudien, ont indiqué mardi les Nations unies.
En 2014, les rebelles se sont emparés de la capitale Sanaa, située à 120 kilomètres de Marib, province riche en pétrole et dernier bastion gouvernemental dans le Nord du Yémen. Depuis le début de l’année, les Houthis tentent de conquérir cette région au prix de combats meurtriers.
L’escalade de l’offensive a poussé ces derniers mois des milliers de familles à fuir et menace désormais 140 camps de déplacés de la province, selon l’Office international des migrations (OIM).
« Les combats meurtriers entrent dans leur dixième mois dans le Nord-Est du Yémen, où plus de 90.000 personnes ont été déplacées, vers ou à l’intérieur du gouvernorat de Marib, depuis janvier », a indiqué l’OIM dans un communiqué.
« C’est plus de la moitié des déplacements liés au conflit cette année. Et la situation va empirer », a ajouté cette agence des Nations unies.
La cheffe de la mission de l’OIM au Yémen, Christa Rottensteiner, a affirmé être « très préoccupée » par la situation car les combats se rapprochent de zones densément peuplées de civils. Selon elle, sans résolution, de « nombreuses zones pourraient devenir inaccessibles aux organisations humanitaires ».
« Nous espérons qu’une solution pacifique pourra être trouvée rapidement afin d’empêcher une crise liée à des déplacements massifs: des centaines de milliers de personnes pourraient être forcées de fuir, certaines pour la deuxième, troisième ou même quatrième fois » depuis le début du conflit, a-t-elle ajouté.
Certaines sources affirment qu’un million de personnes ont été déplacées à Marib depuis le début du conflit.
Avant janvier, la ville de Marib avait été relativement épargnée par les combats notamment en raison de sa localisation près de la frontière avec l’Arabie saoudite, soutien du gouvernement. Elle était devenue un refuge pour de nombreux déplacés.
Le conflit au Yémen a fait des dizaines de milliers de morts, pour la plupart des civils, et entraîné ce que l’ONU a décrit comme étant la pire crise humanitaire dans le monde.
Environ 3,3 millions de personnes sont toujours déplacées et 24,1 millions, soit plus de 80 % de la population, ont besoin d’assistance, selon l’ONU. (LePoint)
