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Diego Maradona, légende du football et « Main de Dieu »

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La légende du football Diego Maradona est décédée, mercredi, d’un arrêt cardiaque. Il laisse l’image d’un footballeur extraordinaire mais aussi d’un homme d’excès.

Dieu a retrouvé « sa main ». Diego Maradona est mort mercredi 25 novembre d’un arrêt cardiaque, a annoncé son porte-parole. Il était pour beaucoup le plus grand joueur argentin de tous les temps. C’était un artiste sur le terrain tout comme un personnage d’excès en dehors.

Le champion du monde 1986 avait été hospitalisé pour de l’anémie et de la déshydratation, le 2 novembre, à La Plata, une ville située à 60 km de Buenos Aires et dont il entraîne le club local. Un scanner avait alors révélé la présence d’un hématome sous-dural, une poche de sang formée sous la boîte crânienne. Cela avait entraîné son transfert dans une clinique privée d’Olivos, où il a été opéré le lendemain avec succès. Il était sorti quelques jours plus tard pour poursuivre sa convalescence chez lui.

Un Mondial-1986 de légende

Diego Armando Maradona, né à Buenos Aires, venait de fêter ses 60 ans. Il restera à jamais l’incarnation du poste de « diez », le « numéro 10 » que tout enfant fan de football a un jour rêvé d’être, capable à la fois de dribbler et de marquer les plus beaux buts.

« Quoi qu’il arrive, tout le monde sait que le N°10 de la sélection sera le mien … Pour toujours », avait-il encore dit en mai 2020, taclant au passage Lionel Messi, seul compatriote qui pourrait également prétendre au titre de meilleur joueur argentin de tous les temps.

Issu des quartiers pauvres de Buenos Aires, le « Pibe de oro » ou « Gamin en or » est tombé dans le chaudron de la Bombonera, le stade du club Boca Juniors, quand il était petit. C’est aussi le club qu’il marquera lors de son passage en 1981. Lors de cette saison, il inscrit 28 buts en 40 rencontres et surtout humilie le rival River Plate d’un doublé et d’une passe décisive.

Diego Maradona restera le symbole et capitaine incontesté de l’Argentine. Sous les couleurs de l’équipe nationale pendant 17 ans (1977-1994), le légendaire numéro 10 a marqué 50 buts en 115 matches. Une nation à qui il a offert sa deuxième Coupe du monde.

Le Mondial-1986, au Mexique, avec la sélection argentine est en effet celui de la consécration de Diego Maradona. Cette année-là, il remporte la compétition après avoir marqué à cinq reprises et offert cinq passes décisives à ses partenaires en sept rencontres.

Cependant, c’est le quart de finale contre l’Angleterre qui le fait entrer dans la légende. Alors que les deux pays s’affrontent aux Malouines, Diego Maradona offre la victoire à son peuple : d’abord en marquant de la main, un geste passé à la postérité comme la « Main de Dieu », puis il dribble victorieusement toute la défense adverse, dans ce qui sera sacré le but du XXe siècle par la Fifa.

Néanmoins, Diego Maradona était aussi connu pour ses frasques en dehors du terrain que pour ses fulgurances sur le carré vert. Un aspect de l’éternel « Pibe de Oro » qui n’a jamais cessé de fasciner. Encore en 2019, le Britannique Asif Kapadia a présenté, hors compétition, au festival de Cannes, un documentaire sur la légende argentine revenant sur ses années tumultueuses à Naples, qui lui ont apporté ses plus grandes joies et ont fini par le broyer.

Gloire et dépendance à Naples

On estime qu’il a commencé à consommer de la drogue lors de son passage au FC Barcelone, où il a joué deux saisons (1982-1984). Ensuite, son accoutumance n’a pas faibli pendant ses années de gloire à Naples (1984-1991), club où il est adulé pour lui avoir fait gagner les deux seuls titres de champion d’Italie de son histoire, en 1987 et 1990.

En mars 1991, il est contrôlé positif à la cocaïne après un match joué avec Naples contre Bari. Suspendu quinze mois, il rentre en Argentine. Le mois suivant, il est arrêté à son domicile de Buenos Aires pour détention et consommation de cocaïne. La photo de la superstar hirsute, bouffi, mal rasé, choque la planète du football.

Sali par les scandales, sous le coup d’une suspension de deux ans pour un nouveau contrôle positif en 1994, il quitte officiellement le monde du football, à 37 ans, le jour de son anniversaire.

La déchéance continue pour Diego Maradona. Une spirale faite de déclarations tapageuses, de retours avortés, de cures de désintoxication et de rechutes. Loin des stades, le numéro 10 va également multiplier les soucis de santé.

En 2000, il est hospitalisé à Punta del Este, célèbre station balnéaire d’Uruguay, pour une crise cardiaque liée à la drogue. Il s’en sort et part à Cuba en cure de désintoxication. Quatre ans d’allers et retours entre l’Argentine et sa seconde patrie ne réussiront pas à le guérir durablement de sa dépendance à la cocaïne. En 2004, il frôle la mort après un accident cardiovasculaire à l’issue duquel il repart à La Havane.

L’année suivante, il subit à Bogota une opération chirurgicale destinée à réduire la capacité d’absorption de son estomac pour lutter contre l’obésité, ce qui lui permet de perdre près de 50 kilos.

Des expériences d’entraîneurs peu heureuses

L’Argentine espère alors retrouver son héros. Fin 2005, charmeur et en forme, il bat des records d’audience avec son émission télévisée « La nuit du 10 » où il invite notamment son grand rival Pelé. Pourtant, Diego se met à boire, grossit, fume et rechute dans une crise hépathique qui le ramène à l’hôpital en 2007.

Une fois encore, il s’en sort. il reprend même du service dans le monde du football. Il est nommé sélectionneur de l’équipe nationale en 2008. L’Argentine veut alors croire que la légende sera capable d’emmener la flamboyante jeune génération des Messi et autre Aguero vers les titres. Il est  finalement écarté deux ans plus tard pour mauvais résultats.

Par la suite, il entraînera deux clubs émiratis avant de s’engager en tant que président du club bélarusse du Dinamo Brest (D1) en 2018. La même année, il devient entraîneur des Dorados de Sinaloa (D2 mexicaine) avant d’en claquer la porte avec fracas huit mois plus tard à cause d’un pénalty non sifflé pour son club. Son passage sera immortalisé par Netflix.

Diego Maradona n’est jamais resté loin de son pays. Et malgré son âge, il vivait toujours les matches de l’Albiceleste à 200 %. Comme lors du Mondial-2018 durant le match face au Nigeria où il semble dans un état second.

Son rival Pelé, autre légende du football, dit ce soir avoir perdu un ami. « Nous taperons sûrement un jour la balle ensemble au ciel », veut croire le triple champion du monde de 80 ans.

À l’âge de douze ans, le petit Diego rêvait tout haut au micro de la télé argentine : « J’ai deux rêves, disputer la coupe mondiale avec l’Argentine, puis la remporter. » Il l’aura fait. Le reste est accessoire. (France24/Afp)

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