Les manifestants protestent contre les mauvaises conditions de vie et contre la dévaluation de la monnaie de ce pays laminé par des années de guerre civile.
Des centaines de personnes ont investi pendant environ une heure mardi 16 mars le palais présidentiel à Aden, capitale provisoire du Yémen, pour protester contre les mauvaises conditions de vie et contre la dévaluation de la monnaie de ce pays laminé par plusieurs années de guerre civile.
Selon l’AFP, des gardes du palais ont effectué des tirs de semonce en l’air tandis que les manifestants poursuivaient leur progression, certains brandissant des drapeaux du mouvement séparatiste du Sud.
La foule est restée à l’intérieur du bâtiment pendant environ une heure puis s’est dispersée.
Un responsable au sein du gouvernement a indiqué à l’AFP que des membres des forces de sécurité yéménites et saoudiennes avaient escorté les membres du cabinet, y compris le Premier ministre Maïn Saïd, à l’abri dans un bâtiment militaire situé dans le complexe présidentiel.
« Révolution, révolution dans le Sud »
Les manifestants, parmi lesquels des militaires à la retraite et des agents de sécurité, avaient auparavant défilé, en scandant « Révolution, révolution dans le Sud », dans les rues de cette grande ville du Yémen où s’est installé le gouvernement reconnu par la communauté internationale.
Ils ont confié à l’AFP être en colère à cause du manque de services publics et du retard dans le paiement de salaires.
Le gouvernement yéménite a été formé en décembre dans le cadre d’un accord de partage du pouvoir, négocié sous l’égide de l’Arabie saoudite, entre des ministres fidèles au président Abd Rabbo Mansour Hadi et des partisans du Conseil de transition du Sud (STC), le bras politique des séparatistes.
Ces deux parties combattent les rebelles Houthis soutenus par l’Iran mais le STC cherche à restaurer l’indépendance du sud du pays, unifié avec le nord en 1990.
Des habitants d’Aden estiment que le nouveau gouvernement n’a rien fait pour endiguer l’inflation ni pour mettre un terme aux fréquentes coupures d’électricité.
La guerre civile entre les forces gouvernementales, soutenues par une coalition militaire menée par Ryad, et les rebelles Houthis sévit depuis 2014. Elle a provoqué, selon l’ONU, la pire crise humanitaire actuellement au monde.
Plusieurs dizaines de milliers de personnes, pour la plupart des civils, ont été tuées et des millions ont été déplacées. (Ouest France)