Au Mali, les groupes armés signataires de l’accord de paix entendent eux aussi combler le vide que laissera le départ de Barkhane et de Takuba.
Les forces françaises et européennes ont annoncé, en fin de semaine dernière, la fin de leurs opérations au Mali, des opérations antiterroristes essentiellement menées dans le nord du pays. Le Cadre stratégique permanent (CSP) rassemble justement les groupes armés du Nord, signataires de l’accord de paix de 2015, aussi bien les ex-rebelles indépendantistes de la CMA que les groupes de la Plateforme, qui ont toujours défendu l’unité du Mali.
« Vide sécuritaire »
Leur porte-parole, Moussa Ag Acharatoumane, s’explique : « Nous savons que ce sont des forces internationales qui n’ont pas vocation à rester éternellement chez nous, mais nous constations quand même qu’ils vont laisser un vide sécuritaire aujourd’hui dans les zones dans lesquelles ils étaient installés avant. Et maintenant, ce sont nos autorités, nous les mouvements signataires et l’ensemble des Maliens qui se sont mis devant un défi, ce défi est de combler ce vide. C’est à nous maintenant de prouver à nos populations, à nos voisins, à la communauté internationale que nous sommes en mesure d’assurer la sécurité de notre pays et de nos populations. »
Aux côtés de Wagner ?
Les groupes armés signataires de l’accord de paix entendent-ils jouer leur rôle sur le terrain dans la prise de relais de Barkhane au côté de l’armée malienne et de ses supplétifs russes ? « Par rapport à ce qui concerne les Russes, Wagner et tout cela, ce sont des choses sur lesquelles nous n’avons pas de preuves palpables de notre côté, dit Moussa Ag Acharatoumane. Maintenant, nous, ce qui nous lie au gouvernement de transition, c’est l’accord de paix. L’accord de paix prévoit le redéploiement d’une armée reconstituée dans laquelle les ex-combattants des mouvements vont être intégrés. Et nous pensons que c’est cette nouvelle armée reconstituée qui sera en mesure de protéger le pays et de protéger sa population ». (rfi.fr)