Deux nouveaux manifestants anti-putsch ont été tués jeudi à Khartoum, alors que les représentants de l’ONU et de l’Union africaine (UA) estimaient que le pays était « en grave danger » depuis le putsch qui a exacerbé violences et crise économique.
Alors que Volker Perthes, patron de la mission de l’ONU au Soudan et l’émissaire de l’UA Mohamed Hassan Lebatt se disaient « très inquiets de la situation » dans le pays, l’un des plus pauvres au monde, deux manifestants étaient fauchés par des balles à Khartoum et dans sa banlieue, ont rapporté des médecins pro-démocratie. Le Soudan a plongé le 25 octobre dans une spirale de violences: le chef de l’armée, le général Abdel Fattah al-Burhane, a limogé les civils qui partageaient le pouvoir avec lui et depuis des milliers de manifestants défilent régulièrement.
En face, les forces de sécurité tirent à balles réelles, en dépit des appels répétés à la retenue venus de l’Occident, qui a suspendu son aide jusqu’à un retour à la transition qui devait mener le pays à la démocratie après 30 années de dictature militaro-islamiste. En tout, selon un syndicat de médecins pro-démocratie, 87 manifestants ont été tués dans la répression et plus de 2.000 blessés.
Les deux diplomates ont appelé les civils à s’unir car sans cela, ont-ils prévenu, « ils vont abandonner l’avenir du pays aux militaires »…. (Africa Radio)