L’ancien chanteur et leader de l’opposition en Ouganda, Bobi Wine, a été arrêté lundi alors qu’il manifestait à Kampala contre le chef de l’Etat Yoweri Museveni, selon un message posté sur son compte Twitter.
Bobi Wine, de son vrai nom Robert Kyagulanyi, était le principal rival du président Museveni lors de l’élection présidentielle du 14 janvier. La semaine dernière, il avait appelé la population à « se soulever pacifiquement » et à manifester contre Yoweri Museveni, qui dirige ce pays d’Afrique de l’Est depuis 1986.
Le député de 39 ans, dénonce une « mascarade » lors de l’élection.
« Bobi Wine a été arrêté alors qu’il était à la tête d’une manifestation pacifique de députés et d’autres leaders contre l’enlèvement, la torture et le meurtre de ses partisans », est-il écrit sur ce message, rédigé par un administrateur de son compte Twitter.
Environ 15 députés et militants de son parti, la Plateforme d’unité nationale (NUP), portant costumes et cravates rouges, avaient pris part à une brève manifestation, rapidement interrompue par des membres de la police et de l’armée.
Bobi Wine a d’abord été emmené à un poste de police avant d’être conduit dans un véhicule de police à son domicile en périphérie de Kampala, qui est « maintenant encerclé par la police et l’armée », selon son compte Twitter.
M. Wine a été assigné à résidence pendant près de deux semaines après le vote, jusqu’à ce que la justice ordonne sa libération.
En novembre, durant la campagne électorale, de précédentes manifestations contre une énième arrestation de M. Wine avaient été violemment réprimées par les forces de sécurité, faisant au moins 54 morts.
L’opposition affirme que depuis l’élection, les forces de sécurité ont enlevé plusieurs de ses partisans.
Après avoir initialement démenti ces accusations, le président Museveni et des membres du gouvernement ont admis que des citoyens accusés de complot contre l’État étaient détenus par l’armée et des agences de sécurité.
La semaine dernière, avant l’appel à manifester de Bobi Wine, la police avait averti « les organisateurs de ces manifestations illégales de s’abstenir de participer à toute action illégale ». « La police n’hésitera pas à arrêter et poursuivre devant les tribunaux toute personne prise en train de participer à ces activités illégales », avait-elle prévenu. (Afp)